MINISTERE DES FINANCES
La Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du Ministère des Finances, du 31 janvier 2025 au Palais de Congrès de Yaoundé ; couplée à la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au Ministre des Finances, Louis Paul Motazé, et au Ministre Délégué Yaouba Abdoulaye, a permis aussi de récompenser le personnel méritant de ce département ministériel; de remettre des décorations aux plus méritants et de célébrer l'anniversaire du Patron de ce département ministériel. Dans la plénitude des travaux, c'était une occasion renouvelée pour les participants de se mettre à niveau sur le chant des réformes engagées depuis 2022 pour être des disciples convaincus et convaincants dans le rôle qui est le leur dans l’impulsion du développement de l'activité économique, la création des emplois et la prospérité du pays.
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Chaque début d’année, après avoir organisé la cérémonie de lancement de l’exécution du budget du nouvel exercice, le Ministre des Finances (MINFI), Louis Paul Motaze organise la Conférence annuelle des services centraux, déconcentrés et extérieurs de son département ministériel pour arrimer le personnel aux nouvelles reformes de la loi de finances afin de mieux les assimiler pour pouvoir mieux les répercuter aux usagers. Dans un environnement économique en perpétuel mutation avec les chocs internes et externes, dont nous dépendons tous forcément, il est question que dans un cadre d'échanges et d'analyses, de réflexion stratégique et d'évaluation collective, cette plateforme serve de poursuivre le débat contradictoire fort légitime dans un élan visant essentiellement de le rendre opérationnel. Ainsi ceux qui ont écrit ces réformes, qui sont encore les premiers à les subir, et par la suite qui devront les implémenter, discutent et partagent la vision qui la sous-tend, de même que les pratiques enrichissantes. « Nous devons faire savoir ce que nous faisons mais pour faire savoir, nous devons savoir ce que nous faisons », a déclaré Louis Paul Motaze, le Ministre des Finances, lors de la cérémonie d’ouverture de l’édition 2025 de cette Conférence. Le thème de cette année intitulé : « La Maitrise et l'internalisation des réformes au sein du Ministère des Finances » témoignait de cette préoccupation. Pour être en adéquation, le Ministre des Finances va inviter chacun des plus de 500 participants être ces hommes qui portent le changement comme la disait l’homme d’Etat, Britannique, Wilson Churchill : « Pour chaque réforme, il faut un homme de réforme ». Parce qu’il leur incombe « la responsabilité d'être instrumentalement capable de mettre en œuvre les réformes que nous engageons, faute de quoi lesdites réformes sont vouées à l'échec », soutenait-il.
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Une véritable transformation du modèle de gestion publique
Les travaux en plénière qui suivront sous la modération du Secrétaire Général du MINFI, Gilbert Didier Edoa s’articuleront autour de trois exposés : - La réforme sur la comptabilité publique ; - La réforme de la gestion des carrières, de la solde et des pensions ; - La nouvelle Loi portant Fiscalité Locale : Enjeux et perspectives. Le Directeur de la Comptabilité Publique à la Achille Nestor, va porter la voix de Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire (DGTCFM) sur la réforme de la comptabilité publique. Justifiant que l'opportunité de la réforme publique, intervient en correction des insuffisances du système de comptabilité de caisse qui a été appliqué de 1967 en 2021. Parmi lesquelles : - l’absence de la prise en compte du patrimoine de l’Etat dans les comptes produits pour les ressortir dans les richesses, - un contrôle insuffisant de la comptabilité publique, l’absence des dispositifs orientés vers la maitrise des risques comptables et financiers, - l’absence de suivi des engagements conditionnels de l’Etat. Le tout visant à s’arrimer à la généralisation des régimes démocratiques caractérisés par des exigences de plus en plus renforcées sur la transparence et la redevabilité des gestionnaires. « Désormais tissée comme une toile d’araignée afin que rien n’échappe plus désormais à la nouvelle comptabilité publique ». Surtout qu’avec la rigueur de la Chambre des Comptes, « la réforme comptable n’est plus une option, mais une obligation qui interpelle toutes les administrations », soulignera-t-il.
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La présentation sur la réforme de la gestion des carrières, de la solde et des pensions faite par le Directeur de la Dépense de Personnel et des Pensions, Robert Simo Kengne, portant la voie de la Direction Générale du Budget (DGB) va d’emblée rappeler l'historique de la mise en place de la une nouvelle application : « AIGLES » en synergie avec le Ministère de la Fonction Publique et la Réforme Administrative (MINFOPRA) a permis depuis le 1er janvier 2025 ; la gestion automatisée des carrières, de la solde et des pensions. Pour indiquer qu’elle a l’avantage la nécessité de corriger les insuffisances de l’application : « ANTILOPPE », qui sera à son tour remplacé par : « SIGIPES » qui ont gouverné la gestion des ressources humaines dans l’administration publique pendant les 38 dernières années. Ainsi, es innovations apportées comportent plusieurs avantages, notamment le traitement automatique des avancements d’échelon et de classe ayant permis la mise à jour de la carrière avec effets financiers immédiats de plus de 203 000 agents publics au courant du janvier 2025. En somme, elle a permis l’assainissement des éléments de salaire indus et offre désormais une plus grande sécurisation du fichier solde, l’amélioration de la qualité du service public, la gestion de la mobilité, ainsi que l’interactivité entre les usagers et les gestionnaires de la carrière et de la solde à travers le portail web. Lequel permet d’obtenir les informations personnelles, ainsi que les bulletins de solde mensuels et annuels. Pour l’instant seuls 294 498 sur les 376 538 agents de l’Etat payés en décembre 2024 sont traités, cependant, 81 396 sont à jour de leurs avancements, environ 10 000 sont encore en retards d’avancement pour cause de données incohérentes. Au stade actuel, seuls 202 787 agents de l’Etat ont bénéficié des avancements automatiques courant de janvier 2025. Toutefois, il reste encore à finaliser toutes les composantes de l'application.
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Le rôle majeur qui revient au Ministère des Finances
Le Directeur de Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales, Adrien Tocke portant la voix à la Direction Général des Impôts va exposer sur le sous-thème : La nouvelle loi portant la fiscalité Locale : enjeux et perspectives. Il va faire le point sur les principales dispositions et innovations de cette nouvelle loi pour montrer comment la fiscalité camerounaise est déployée pour promouvoir le développement socio-économique du pays, afin dissiper la présomption d'une surcharge fiscale en expliquant les ajustements et les bénéfices pour les contribuables et l'économie. Tout en rappelant que cette réforme s'inscrit dans une dynamique de décentralisation renforcée, initiée par des consultations nationales majeures et visant l'autonomie financière des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Contrairement à ceux qui y voit la multiplicité des impôts, il a soutenu que cette réforme fiscale est une simplification majeure du système fiscal local à travers la réduction du nombre de taxes et la rationalisation des redevances existantes. Le nombre de taxes locales passe de 21 à 11 tout en augmentant considérablement les revenus des collectivités qui passent respective de 278 milliards de FCFA générés en 2023 pour 550 milliards de FCFA au terme de sa mise en œuvre en 2026. A cet effet, il est attendu un décret d’application qui définira le système de répartition des recettes combine des affectations directes, des retenues de base, et un mécanisme de péréquation, adapté aux différents niveaux de collectivités territoriales. En somme, la répartition des recettes va s'appuyer sur deux critères clés : la population et le niveau de pauvreté. « Ces ajustements visent à garantir une répartition plus équitable et adaptée aux réalités locales ».
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Cette loi sur la fiscalité locale va aussi conduire à la restructuration de l'administration fiscale locale à travers la création de nouveaux centres spécialisés et d'unités de suivi dédiées. De manière à ce que les Centres Divisionnaires des Impôts (CDI) seront transformés en Centres de Fiscalité Locale et des Particuliers (CFLP), agissant comme interlocuteurs fiscaux uniques pour la gestion des impôts, taxes et redevances locaux. Il est ainsi envisagé la mise en place d'une Unité de Suivi de la Fiscalité Locale (USFL) au sein de chaque collectivité territoriale pour favoriser les liaisons et synergies entre l'Administration fiscale et les collectivités territoriales. Les échanges qui suivront seront aussi bien des demandes d’éclairage que des contributions efficientes qui vont permettre au MINFI d’engager et de poursuivre des initiatives ambitieuses autour principalement des axes d'interventions, couvrant la totalité des problématiques des finances publiques y compris celles relatives à la sensibilité des finances publiques au genre et au climat, dont les objectifs prioritaires sont les suivants : - Poursuivre la modernisation des administrations et des politiques fiscales ; - Poursuivre l'intégration des Directives communautaires et renforcer le cadre de programmation, d'exécution et de suivi budgétaire ; - Établir un système contractualisé et transparent de gouvernance financière locale; - Déployer les dispositions juridiques, financières et budgétaires relatives aux risques climatiques et à l'égalité de genre ; - Rendre plus efficace le cadre institutionnel de mise en œuvre, de suivi et d'évaluation du plan de réformes de la Gestion des Finances Publiques et renforcer les capacités du personnel dédié. C’est pourquoi le Ministre Louis Paul Motaze précisera que : « De plus, les réformes que nous menons ne sont pas de simples ajustements administratifs ; elles constituent une véritable transformation de notre modèle de gestion publique. Leurs succès reposent sur notre engagement, notre discipline et notre capacité à travailler en synergie ». A cet effet, il a interpellé tout le personnel à être exemplaire, et éviter les actes délictueux. Et de poursuivre : « C'est à nous, Ministère des Finances, qu'il revient de traduire cette vision en réalité. Nous avons le devoir de faire de la comptabilité publique un modèle de transparence, de la gestion de la solde une référence en efficacité, et de la fiscalité locale un pilier du développement inclusif ». Avant de conclure en citant le Chef de l'État : « Le progrès de notre nation repose sur notre capacité à gérer nos ressources avec efficacité, transparence et responsabilité » sic.
Mathieu Nathanaël NJOG
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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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