COOPERATION COMMUNAUTAIRE
Le Président de la Commission de la Baltasar Engonga Edjo’o, a présidé l 27 janvier 2025 à Douala la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’examen et de validation des outils techniques en Afrique de l’Ouest et du Centre du volet prix de l’édition 2025 - 2026 de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages. Financé par la Banque mondiale à hauteur de plus d’un milliard de dollars (environ 550 millions FCFA), il ambitionne de permettre aux pays des deux sous-régions d’aligner leurs systèmes statistiques nationaux aux standards internationaux.
Pendant quatre jours du 27 au 31 janvier 2025 à Douala (Cameroun), quatre-vingts (24) experts issus des États membres de la Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), ainsi que trois représentants des Instituts Nationaux de la Statistique (INS) de Guinée, du Cap Vert et de Mauritanie à savoir le Coordonnateur technique de l'enquête, l'expert responsable du volet prix et l'expert responsable du volet ménage, ainsi que des experts de la Banque Mondiale, d'AFRISTAT et d'autres institutions régionales telles que la BEAC, la BCEAO et la BOAD prennent part à l’atelier d'examen et de validation des outils techniques du volet prix de l'édition 2025/2026 de l'Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) organisé par la Commission CEMAC. Il s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des Projets d'Harmonisation et d'Amélioration des Statistiques en Afrique de l'Ouest et du Centre (PHASAOC), qu’a initié conjointement la CEMAC et de l'UEMOA, avec le soutien de la Banque Mondiale. A ce jour le PHASAOC qui a été mis en place à la suite du PHECVM enregistre 18 pays africains participants dont certains sont å leur troisième vague de l'EHCVM est le fruit d'un processus de longue haleine qui a démarré depuis 2016 à la faveur du Programme d'Harmonisation des Enquêtes sur les Conditions de vie des Ménages (PHECVM) qui a démarré avec les huit (08) pays de l'UEMOA et qui s'est progressivement élargie à d'autres pays de l'Afrique du l'Ouest (Guinée Conakry. Cap vert), de l'Afrique de l'Est (Djibouti), puis à l'Afrique du Centre avec les pays de la CEMAC. Au total, 18 Instituts Nationaux de la Statistique (INS) sont présents à cet atelier, qui est le troisième d’une série d’ateliers dont l'atelier de lancement officiel, intervenu collégialement en septembre 2024 à Dakar (au Sénégal), a été l'élément déclencheur de ce processus d'harmonisation des statistiques entre l'UEMOA et la CEMAC.
Essentiel pour éradiquer la pauvreté
Le Commissaire du Département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure de l’UEMOA Mahamadou Gado rappellera que c’est « à la suite de cet atelier de lancement, qui a également servi à la validation des outils de collecte communs aux espaces économiques pour cette édition de I'EHCVM, qu’un deuxième atelier nous avait réuni à Lomé, au Togo, en décembre 2024 et a permis de renforcer les capacités des INS dans la conception et l'utilisation des outils de collecte CAPI sous Survey Solutions et dans l'élaboration des plans de sondage des enquêtes sur les conditions de vie des ménages». L’atelier de Douala a pour objectif de renforcer les capacités des États membres des deux sous-régions à aligner leurs systèmes statistiques nationaux aux standards internationaux afin de produire et diffuser, en temps opportun, des statistiques socio-économiques clés dont les États et organisations régionales ont besoin pour la prise de décision. Surtout que les statistiques sont la matrice sur laquelle les questions de développement sont adressées afin de permettre aux politiques d’apporter des réponses efficaces et efficientes. « Dans le monde où nous vivons, aucune Organisation, aucun Programme, aucune politique n’est réaliste et n’a des chances d’aboutir s’il ne repose sur des données statistiques fiables. L’importance de disposer d’outils statistiques harmonisés et conformes aux standards internationaux, est ainsi un corollaire de tout projet de développement », a souligné Baltasar Engonga Edjo’o, Président de la Commission CEMAC. Cela traduit l’importance de ses assises de Douala qui s’inscrivent non seulement dans la continuité des actions qui concourent à définir une nouvelle dynamique de coopération, mais aussi de permettre d’examiner et de valider les outils techniques du volet prix des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages, dans les pays membres de l’UEMOA et de la CEMAC.
Ceci en capitalisant sur les succès du Programme d'Harmonisation et de Modernisation des Enquêtes sur les Conditions de Vie des Ménages (PHMECV). Surtout que : « Cette enquête vise principalement à produire des indicateurs sur les conditions de vie des ménages, notamment la pauvreté monétaire et les dimensions non monétaires du bien-être telles que l'éducation, l'emploi, l'eau et l'assainissement, l'hygiène, la sécurité alimentaire, le logement, la possession de biens durables, et les actifs agricoles », a déclaré Prosper Romuald Backiny Yetna, Responsable Economiste chargé de la Statistique, des Politiques Publiques et Pauvreté de la Banque Mondiale. Les informations issues de la collecte des données qui ira de la période d’octobre 2025 à juin 2026 seront essentielles pour la conception et la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à améliorer le bien-être des populations et à éradiquer la pauvreté pour la plupart des pays. Les participants à cet atelier auront la responsabilité d'examiner et de valider les outils techniques du volet Prix de l'édition 2025/2026 de l'Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages. Ces enquêtes seront une importante source de données socio-économiques et d’indicateurs qui permettront d’étayer et de suivre les politiques de développement. Les données résultant de ces opérations seront indispensables à la rationalisation des politiques économiques et sociales et plus généralement à l’amélioration de la gouvernance. C’est une volonté solidement argumentée par les Chefs d’Etats. A l’instar des Chefs d’Etat de la CEMAC qui ont lors de la sa session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la CEMAC du 16 décembre 2024 tenue à Yaoundé, qui avaient exhorté les États membres, à produire et diffuser régulièrement les données budgétaires, économiques et financières fiables et complètes pour les besoins de la surveillance multilatérale, de la politique monétaire et des politiques sectorielles.
L’UEMOA a déjà fait un pas décisif
D’ailleurs la Zone UEMOA a basculé son Indice Harmonisé des prix à la Consommation (IHPC), depuis le 1er janvier 2025 s’arrimant à cette méthodologie qui s’appuie sur les dernières avancées au niveau international suite à l'adoption en décembre 2024 d'un nouveau règlement communautaire par le Conseil des ministres de l'UEMOA. Les participants sous l’encadrement des experts de la Banque mondiale, d'AFRISTAT et d'autres institutions régionales telles que la BEAC, la BCEAO et la BOAD affinent la méthodologie de l'enquête sur :- la couverture des produits et des zones géographiques, la méthodologie d'échantillonnage des points de vente, l'organisation de la collecte et du traitement des données, et le questionnaire d'enquête ; mais aussi sur les enjeux de L'harmonisation des statistiques sur les conditions de vie des ménages est essentielle pour : - Mieux comprendre les dynamiques économiques et sociales des pays de la CEMAC et de l'UEMOA, - Évaluer l'impact des politiques publiques sur la réduction de la pauvreté et des inégalités, - Améliorer la qualité de la décision politique. Au terme de cet atelier, la méthodologie du volet prix, incluant le chronogramme de l’ensemble des travaux, sera arrêtée et la version régionale du questionnaire prix sera validée. Les Instituts Nationaux de la Statistique (INS) seront prêts à lancer les enquêtes pilotes au mois d’octobre prochain. Il faut rappeler que cette initiative traduit l’indéniable volonté de rapprochement des deux Organisations pour promouvoir des projets communs, renforcer les capacités statistiques des États membres et de favoriser la comparaison des données économiques et sociales. « En effet, le projet PHASAOC est une occasion de choix pour le renforcement des capacités des systèmes régionaux, d'harmonisation des statistiques entre les deux espaces communautaires ainsi que l'amélioration de leur disponibilité et leur utilisation », a indiqué Mahamadou GADO. Et de poursuivre : « Cette activité réalisée en commun, traduit de la vigueur de la coopération stratégique entre nos deux (02) Commissions sœurs dans divers domaines d'intérêts communs dont particulièrement celui de la production et de la diffusion des statistiques ».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article à lire aussi sur notre chaîne Le Canard LIibéré 237 via WhatsApp : https://whatsapp.com/channel/0029VagMxDHAe5VrxdGnj72H
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .
.jpeg)
Комментарии